En onze mois seulement, le réseau ferré chinois a transporté 4,28 milliards de voyageurs, une cadence qui dépasse les volumes observés en Europe et aux États‑Unis réunis et rebat les cartes du transport intérieur.
Cette déferlante de trains express bouleverse déjà les habitudes de voyage à travers les provinces chinoises. Un record historique ferroviaire redéfinit la hiérarchie des moyens de déplacement, avec un trafic passagers aspiré par la grande vitesse, tandis que la mobilité nationale s’organise autour de corridors denses.
Ce que change un record de 4,28 milliards de voyages pour la mobilité en Chine
Entre janvier et novembre 2024, China State Railway Group indique que le réseau ferré chinois a assuré 4,28 milliards de voyages de passagers, soit une progression de 6,6 % sur un an. Avec 11 258 trains de voyageurs en circulation quotidienne, le rail s’impose comme ossature des déplacements longue distance.
Cette montée en puissance transforme les habitudes, y compris dans des régions autrefois tournées vers la route ou l’avion. Derrière cette fréquentation en hausse se cache une forte demande de transport, à laquelle le groupe public répond en multipliant des services personnalisés pour les grands événements sportifs, salons et festivals.
Grande vitesse et seuil des 400 km/h, le pari du CR450 face aux lignes aériennes
Le train expérimental CR450, dévoilé par China State Railway Group, vise à porter la grande vitesse chinoise à un nouveau palier. Les ingénieurs cherchent une vitesse commerciale 400 km/h, après des essais réalisés à 450 km/h, grâce à une baisse de 22 % de la traînée et à une traction à aimants permanents.
Sur des axes de 1 300 km comme Pékin‑Shanghai, cette performance rebat les cartes face aux vols intérieurs. Lorsque l’on compare la concurrence rail-air, le temps de trajet porte-à-porte et le coût d’exploitation aérien deviennent décisifs, le train gagnant du terrain grâce à des gares centrales et à des formalités allégées.
Entre mégapoles littorales et arrière-pays, des contrastes de fréquentation qui s’accentuent
Le réseau à grande vitesse chinois atteint 48 000 km fin 2024, soit près de 70 % des lignes rapides mondiales, mais il n’est pas utilisé partout au même degré. Sur les corridors littoraux reliant Pékin, Shanghai, Guangzhou ou Shenzhen, les rames se succèdent avec une cadence dense et des trains généralement complets.
Dans l’arrière‑pays, plusieurs liaisons nouvelles affichent au contraire un taux de remplissage modeste, parfois très loin des prévisions initiales. Certaines gares sous-utilisées, construites à grands frais à la périphérie de villes moyennes, symbolisent ces déséquilibres et alimentent les critiques sur le calibrage géographique des investissements.
Trafic transfrontalier, cadence des trains et investissements : les autres indicateurs clés
Sur la période janvier‑novembre 2024, le réseau chinois a fait circuler en moyenne 11 258 trains de passagers par jour, soit une hausse de 7,1 % par rapport à l’année précédente. La ligne Guangzhou-Shenzhen-Hong Kong concentre une part croissante de ce trafic, avec 28,94 millions de voyages transfrontaliers comptabilisés.
Plus au sud‑ouest, la liaison entre Kunming et Vientiane illustre la montée en puissance des dessertes régionales. Sur ce chemin de fer Chine-Laos, 244 000 voyages internationaux et la progression du fret s’ajoutent à une hausse de 5,9 % des investissements en actifs fixes annoncée par China State Railway Group.
