À Saint-Malo, la révision des horaires de ferries vers Jersey et le Royaume-Uni ravive les tensions. DFDS dénonce un départ avancé de 30 minutes, véritable conflit de créneaux sur le Naye.
Sous la pression des autorités portuaires et de la Région Bretagne, chaque créneau devient un objet de négociation serrée. Les horaires 2026 à Saint-Malo redessinent la concurrence, tandis que la liaison rapide vers Jersey concentre attentes des passagers, partagés entre gain de temps et doutes.
Un horaire avancé de 30 minutes qui fâche DFDS
DFDS a appris la modification de ses rotations entre Saint-Malo, Jersey et le Royaume-Uni lors des échanges préparant la saison 2026. La compagnie, qui tablait sur un appareillage à 7 h 45, doit désormais composer avec un départ à 7 h 15 imposé par la nouvelle grille portuaire.
Dans ses courriers adressés à la Région Bretagne et au port de Saint-Malo, DFDS affirme que la décision a été prise sans tenir compte des besoins opérationnels de son catamaran rapide. La compagnie rappelle avoir reçu une confirmation écrite contestée sur la priorité de navigation des navires rapides et juge inacceptable que ce créneau matinal disputé soit attribué à un concurrent alors qu’elle investit sur la desserte insulaire.
Région Bretagne, port de Saint-Malo et compagnies : les positions et arguments
La Région Bretagne revendique un arbitrage équilibré entre les intérêts de DFDS, de Condor Ferries et de Brittany Ferries pour organiser les départs matinaux depuis Saint-Malo. Selon l’exécutif régional, de longues négociations régionales ont été menées avec le gestionnaire du port et les armateurs afin de limiter les conflits d’horaires et d’optimiser l’utilisation des quais.
Le port de Saint-Malo met en avant les limites de capacité du bassin du Naye et la nécessité de coordonner les manœuvres des navires rapides avec celles des ferries de nuit. Ces éléments sont présentés comme des contraintes d’exploitation temporaires, liées notamment aux travaux du terminal du Naye, qui doivent moderniser les accès passagers et fret tout en maintenant la sûreté des opérations.
Conséquences pour les passagers et l’exploitation du terminal du Naye
Pour les voyageurs qui embarquent à Saint-Malo vers Jersey, l’avancement de la première traversée oblige à rejoindre le terminal du Naye bien avant le lever du jour. Les hébergeurs locaux redoutent un impact sur les usagers les moins motorisés, contraints d’ajuster leurs correspondances de bus ou de train pour être présents à l’ouverture de l’enregistrement.
Pour le port, la nouvelle grille matinale impose une coordination fine entre les ferries vers le Royaume-Uni et les navires rapides pour les îles anglo-normandes. Les équipes du terminal du Naye travaillent déjà sur une organisation des escales revue, avec des contrôles frontaliers ajustés et un balisage amélioré des files d’attente voitures et piétons.







