Après l’amende de 255 millions d’euros en Italie, Ryanair promet une bataille judiciaire acharnée

un avion easyjet sur le tarmac

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Ryanair vient d’être frappée par une décision retentissante de l’autorité italienne de la concurrence. L’AGCM inflige à la compagnie une amende antitrust en Italie de 255 millions d’euros pour abus sur ses canaux de réservation.

Cette sanction ranime un vieux conflit autour de la vente de billets et du rôle des intermédiaires numériques. Cette affaire Ryanair avec les agences devient un précédent pour le marché aérien italien, susceptible de redessiner l’accès aux offres et tarifs nationaux.

Ce que reproche l’AGCM à Ryanair et l’ampleur de la sanction

À Rome, l’AGCM a frappé Ryanair d’une amende de 255 millions d’euros après une enquête ouverte sur la période allant d’avril 2023 à avril 2024, estimant que la compagnie irlandaise a verrouillé la distribution de ses vols sur le marché italien.

Selon l’autorité, ces agissements auraient limité l’accès des agences à certains moyens de paiement et aux comptes professionnels, ce qui s’apparente à un abus de position dominante. Elle dénonce aussi des pratiques restrictives de distribution qui auraient renchéri les forfaits voyage combinant vols, hôtels et autres services touristiques.

La contre-offensive juridique de Ryanair et ses arguments clés

Ryanair a réagi avec virulence au verdict rendu à Rome, parlant d’une décision « bizarre » et « erronée » qui nuirait, selon elle, aux voyageurs italiens. La compagnie promet un recours judiciaire immédiat devant les tribunaux administratifs pour tenter d’annuler la sanction de 255 millions d’euros.

Ses avocats mettent en avant des arguments en faveur de la vente directe, estimant que le site ryanair.com, lancé en 1999, garantit les meilleurs tarifs. Ils invoquent aussi un arrêt de la Cour d’appel de Milan du 17 janvier 2024 et contestent la définition du marché pertinent, alors que Ryanair revendique en Italie 31,7 % du trafic contre 9,9 % pour ITA Airways.

Bon à savoir : l’amende infligée à Ryanair par l’AGCM dépasse largement les sanctions précédentes prononcées dans le transport aérien italien et pourrait servir de référence pour d’autres enquêtes en Europe.

Un bras de fer ancien avec les agences de voyages, remis au premier plan

Le dossier ouvert par l’AGCM ravive une querelle entamée au début des années 2000 entre Ryanair et plusieurs acteurs du tourisme numérique, parmi lesquels Lastminute ou Viaggiare. La compagnie accuse certaines agences de voyages en ligne d’aspirer ses données via des outils de screenscraping sans autorisation.

Ryanair affirme que ces intermédiaires ajoutent des marges sur les bagages, l’embarquement prioritaire ou le choix du siège, générant pour les clients des frais cachés OTA. En réponse, la compagnie met en avant depuis janvier 2024 des « accords OTA approuvés » et la plateforme Travel Agent Direct.

Ce que cela change pour les voyageurs en Italie dès maintenant

Pour l’instant, la décision de l’AGCM ne modifie pas les billets déjà émis, mais elle met en lumière l’impact pour les voyageurs en Italie. Une partie du public réserve uniquement via ryanair.com, tandis que d’autres constatent l’absence de la compagnie sur certains comparateurs et sites de voyages traditionnels.

Si la sanction était confirmée en appel, Ryanair pourrait être amenée à mieux ouvrir sa distribution, ce qui faciliterait la comparaison des offres aériennes et l’achat de billets via des agences. Les clients italiens auraient alors plus de possibilités pour combiner, depuis Rome ou Milan, vols low cost, hôtels et autres prestations.

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