Archipels turquoise, folklore discret, sourires qui désarment. Derrière ces cartes postales, des erreurs de voyage banales coûtent cher en temps, en énergie, parfois en sécurité, surtout si l’on ne sait pas écouter.
Vous cherchez ce qu’il ne faut pas faire aux Philippines pour rester bienvenu. Un geste gauche, des faux pas culturels invisibles aux touristes, et la confiance s’évapore. En respectant de simples règles de savoir-vivre, les portes s’ouvrent, les trajets se simplifient, les discussions dérapent moins. Sinon, c’est raté.
Ne pas manquer les usages locaux : gestes, paroles et attitudes à éviter
Le quotidien aux Philippines valorise une politesse douce et une attitude posée. Dans les échanges, l’étiquette philippine privilégie le sourire, le ton modéré et les titres respectueux comme Kuya, Ate, Sir ou Ma’am. Pensez aux salutations respectueuses et aux formules po et opo avec les aînés, signe de déférence apprécié par les familles.
Pointer du doigt, claquer des doigts pour appeler ou hausser la voix fait partie des gestes à éviter dans la rue, au marché et dans les transports. Les blagues sarcastiques, sujets politiques abordés agressivement et moqueries physiques sont perçus comme des paroles déplacées qui peuvent faire perdre la face, ce qui brise facilement le lien de confiance avec vos hôtes.
- Utiliser les deux mains pour donner ou recevoir un objet.
- Éviter les démonstrations d’affection trop visibles en public.
- Demander avant de photographier une personne.
- Rester calme lors d’un désaccord et proposer une solution.
Religion et respect : tenues, églises, mosquées et fêtes à ne pas perturber
Entrer dans une église ou une mosquée implique silence, téléphone coupé et déplacements discrets. Prévoyez une tenue décente avec épaules couvertes et shorts sous le genou, puis retirez vos chaussures dans les mosquées. Pour montrer un vrai respect des lieux saints, demandez l’accord avant les photos et évitez de traverser l’allée centrale pendant une cérémonie.
Processions, messes en plein air et pèlerinages attirent des foules, parfois immenses. Restez à distance des autels, suivez les bénévoles et ne bloquez pas les cortèges lors des fêtes religieuses locales comme Sinulog, Traslación à Quiapo ou la Semaine sainte à Pampanga, où la ferveur domine chaque rue et chaque carrefour.
À Manille et Cebu, prévoyez un foulard : accès refusé signalé pour épaules nues et shorts trop courts, surtout le week-end.
Se déplacer sans stress : erreurs fréquentes dans les transports et comment les éviter
Partir trop tard pour un vol ou un ferry ruine la journée. La circulation peut basculer sans prévenir après une averse ou un accident. À Metro Manila, prévoyez une marge généreuse, car les embouteillages de Manille transforment vingt kilomètres en deux heures. Une application de trafic ou un taxi réservé à l’avance vous évitera des sueurs froides.
Les opérateurs n’annoncent pas toujours les retards, d’où la sensation d’attente sans fin liée à des horaires flexibles. Pour les trajets urbains, validez le prix avant de monter dans les tricycles et jeepneys, et gardez de petites coupures. Entre îles, garantissez vos sièges avec des réservations de ferry faites en ligne ou au guichet la veille, surtout lors des vacances scolaires et des week-ends prolongés.
Argent et paiements : pièges du change, retraits et arnaques courantes
Changer dans la rue mène à des billets refusés plus tard. Comparez d’abord le taux de change dans une banque ou un bureau régulé, et refusez la conversion dynamique proposée par certains terminaux. Les cartes ne passent pas partout, surtout hors des grandes îles, ce qui complique les achats de dernière minute.
Préférez des centres commerciaux ou des banques pour vos retraits aux ATM, en couvrant le clavier et en vérifiant la fente. Gardez toujours de quoi assurer un paiement en espèces pour les transports locaux, marchés et chambres d’hôtes, en petites coupures. Un voyageur à Palawan a sauvé sa sortie en banca grâce à 500 pesos gardés au fond d’un sac étanche.
Astuce budget : conservez 1 500–2 500 PHP en liquide par jour et anticipez 220–300 PHP de frais par retrait.
Environnement fragile : ce qu’il ne faut jamais faire sur les plages, récifs et sentiers
À la mer, évitez de toucher la faune, de ramasser coraux morts et coquillages vivants, et gardez vos palmes relevées près du fond. Pour une protection des récifs cohérente, optez pour une crème solaire reef-safe et rincez votre matériel avant chaque sortie pour ne pas disséminer d’espèces. Avant d’entrer dans l’eau, gardez ces repères simples :
- Ne nourrissez ni poissons, ni tortues.
- Ne marchez pas sur le corail, même mort.
- Utilisez les bouées d’amarrage, pas l’ancre.
- Gardez vos distances avec dauphins et requins.
Sur le sable, reprenez tout ce que vous avez apporté, mégots compris, et signalez les filets abandonnés aux gardes-côtes. Limiter les déchets sur la plage favorise la nidification des tortues et évite les blessures. En forêt, suivez les sentiers balisés pour préserver la flore endémique, réduire l’érosion après l’averse et ne pas déranger les zones de reboisement.
Météo et saisons : partir au mauvais moment peut ruiner le séjour
Le climat philippin varie selon les régions, et la mer peut passer de calme à houleuse en quelques heures. Entre juin et novembre, la saison des pluies amène des averses intenses, et des épisodes liés aux typhons dans le Pacifique peuvent clouer au sol les avions, annuler les ferries et fermer certains parcs.
Prévoyez des marges dans l’itinéraire, surtout si vous combinez ferry et vol intérieur. Consultez des prévisions locales fiables la veille et le matin d’un trek, d’une traversée ou d’une plongée, car une cellule orageuse peut remonter très vite. En cas d’alerte, visez des activités à terre, reprogrammez les excursions et choisissez des réservations flexibles auprès d’opérateurs réactifs.
Santé en voyage : eau, soleil, morsures et méduses — faux pas qui finissent aux urgences
Buvez de l’eau en bouteille scellée et évitez les glaçons. Pour éviter l’eau non potable, préférez des boissons encapsulées et les fruits que vous épluchez vous‑même. Rincez-vous à l’eau claire après la mer, les méduses peuvent laisser des filaments urticants. Renseignez-vous sur la saison et portez un rashguard; demandez aux sauveteurs où nager sans risque.
Aux heures brûlantes, restez à l’ombre et ralentissez le rythme. Un coup de chaleur survient vite avec l’humidité tropicale, hydratez-vous souvent et salez vos repas. Contre les piqûres de moustiques, appliquez un répulsif DEET ou icaridine et dormez sous moustiquaire. Gardez une trousse de premiers secours de voyage et repérez le 911, ainsi que les cliniques à Manille, Cebu et Davao.
Astuce : du vinaigre versé sur la zone touchée aide à neutraliser certains venins de méduses.
Photos et drones : quand s’abstenir pour rester bienvenu
Demandez la permission avant de cadrer des pêcheurs, des vendeurs ou des enfants. Sur certains sites religieux et bâtiments officiels, des interdictions photographiques s’appliquent, parfois avec amende. Évitez de viser checkpoints, ports et centrales. Un sourire, quelques mots en tagalog et un merci sincère désamorcent la gêne.
Avant de décoller, vérifiez les règles de la CAAP et les zones NFZ autour des aéroports. Certaines municipalités exigent des autorisations de drone pour les plages ou les belvédères. Tenez vos distances, limitez l’altitude et protégez le respect de la vie privée des baigneurs; des parcs marins interdisent les survols pendant la nidification.
Relations avec les habitants : pourboires, négociations et situations à ne pas envenimer
Un sourire et un “po/opo” calment bien des échanges, surtout lors d’un malentendu. Avec une communication polie constante, vous évitez la confrontation et laissez à chacun une porte de sortie. Ne pointez pas du doigt, préférez la main ouverte. Un ton bas vaut mieux qu’un soupir exaspéré. Si la réponse est “maybe later”, comprenez que c’est non, et passez votre chemin.
Au restaurant ou dans un tricycle, payez exact et préférez l’appoint. Quand le service vous a plu, laissez des pourboires raisonnables, pas des billets disproportionnés. La négociation au marché se fait avec le sourire, proposez un montant, puis reculez sans insister. Si l’échange se tend, remerciez, retirez-vous et cherchez un autre vendeur.