Sept îles, sept caractères, un même horizon battu par les alizés. Reliefs sombres, eaux claires, villages blanchis, et un ciel qui tourne au bleu profond dès l’hiver, sans promesse de chaleur uniforme.
Vous cherchez des repères simples, et tout se dérobe au détour d’une crête. Au cœur de l’archipel des Canaries, un voyage aux Canaries expose des plages et volcans qui bousculent les itinéraires et remettent le temps à sa place.
Tenerife : du Teide aux plages du sud, contrastes en grand format
Au lever du jour, le Teide se teinte d’ocre et domine crêtes et forêts. Vous explorez le parc national du Teide, inscrit à l’UNESCO, entre coulées de lave, cônes et pinèdes parfumées. Pour un itinéraire accessible, la randonnée vers Roques de García offre belvédères et formations fantastiques.
Au sud, l’eau turquoise alterne avec des criques de sable noir et des promenades bordées de palmiers. Les plages de Costa Adeje conviennent aux familles, au paddle et aux couchers de soleil, avec restaurants à proximité. Plus au nord, le village de La Laguna dévoile ses patios, ses façades colorées et ses musées, accessibles en tram depuis Santa Cruz.
Gran Canaria : dunes, ravins et villes animées en une seule île
Routes en lacets mènent des ports bleus aux villages accrochés aux barrancos. Au sud, les dunes de Maspalomas dessinent un désert côtier vivant, rythmé par le vent et la lumière, face au phare. La plage de la Canteras, à Las Palmas, marie surf, piscines naturelles et cafés de quartier.
L’intérieur révèle un relief abrupt, des terrasses d’amandiers et des pinèdes qui embaument après la pluie. Pour prendre de la hauteur, la randonnée au Roque Nublo suit un sentier basaltique vers un monolithe emblématique, belvédère sur Tejeda et la caldera. Par temps clair, le Teide se découpe à l’horizon, presque irréel.
Fuerteventura : vents porteurs, lagons clairs et longues étendues de sable
Les alizés adoucissent la chaleur et gardent l’eau claire, idéale pour les baignades prolongées. Au nord, les dunes de Corralejo forment un cordon blond admirable, avec des vues sur Lobos et Lanzarote. Les villages, bas et blanchis, servent d’escale avant des criques translucides où l’océan reste accueillant.
Sur la péninsule méridionale, des kilomètres de sable autorisent la marche pieds nus. Après Morro Jable, les vastes plages de Jandía déploient un horizon sans obstacle, parfait pour la glisse. Entre deux marées, l’école locale vous met en confiance sur des spots de kitesurf réputés pour leur régularité, avec une sécurité encadrée et une météo lisible pour progresser sans stress.
Lanzarote : terres de feu, vignobles lunaires et art de César Manrique
Les coulées noires et rouges racontent les éruptions du XVIIIe siècle, toujours visibles à l’œil nu. Sur la route LZ-67, le parc national de Timanfaya expose cratères, fumerolles et démonstrations de chaleur terrestre, pendant que les guides partagent des anecdotes sur la cuisine au grill géothermique, à quelques pas des belvédères panoramiques.
Le génie local relie nature et culture, sans trahir le paysage. Sur cendres et lapillis, les vignobles de La Geria dessinent des murets en arc pour protéger chaque cep du vent. Partout, les œuvres de César Manrique valorisent la pierre et la lumière, jusqu’aux grottes de Jameos del Agua réinventées en espace culturel, bar, auditorium et petit lac volcanique habité par des crabes albinos.
La Palma : forêts profondes, ciel étoilé et sentiers de crêtes
Île haute et verte, La Palma marie laurisilve, coulées récentes et falaises. Depuis Santa Cruz, routes et bus grimpent vers les crêtes dominées par le Roque de los Muchachos. Les randonneurs longent l’immense Caldera de Taburiente sur des itinéraires balisés, avec points d’eau, navettes locales et refuges. Au sud, la Cumbre Vieja montre cônes, tubes et salines.
Observatoires et miradors ouvrent la voie aux sorties nocturnes guidées. Grâce à un ciel étoilé certifié Starlight, la pollution lumineuse est contrôlée, et les nuits sont nettes pour l’astrophotographie. Prévoyez veste chaude et lampe frontale rouge; certains miradors disposent de panneaux et de plateformes.
La Gomera : ravins verdoyants, laurier primitif et échos du silbo
Arrivée en ferry depuis Los Cristianos, en une heure environ. Les routes en crête desservent villages en terrasses et belvédères sur l’Atlantique. La brume accroche mousses et fougères dans le parc national de Garajonay, classé à l’Unesco. Aires de pique-nique, navettes saisonnières et sentiers bien balisés facilitent la visite.
Randonnées courtes ou traversées insulaires, tout est possible. Pour l’ombre et l’eau claire, les sentiers de ravins mènent à Hermigua, Vallehermoso ou Valle Gran Rey. Des guides racontent l’agriculture en terrasses, et vous entendrez peut-être le langage sifflé appelé silbo, pratiqué lors de démonstrations, puis enseigné dans les écoles publiques.
El Hierro : reliefs sauvages, énergie durable et fonds marins préservés
Plus occidentale et plus petite des Canaries, El Hierro s’étire sur 268,5 km² et trois grands amphithéâtres ouverts vers l’Atlantique. Routes en épingles, mer de nuages, crêtes menant au Pico de Malpaso à 1 501 m : les panoramas changent à chaque virage. On arrive par l’aéroport de Valverde ou par le ferry depuis Tenerife, accostant à Puerto de La Estaca.
À l’avant-garde des énergies propres depuis 2014, la centrale hydro‑éolienne de Gorona couvre la quasi-totalité des besoins électriques lors des vents favorables. Statuts UNESCO Réserve de biosphère et Géoparc renforcent la protection des littoraux volcaniques. Les eaux claires au sud rendent la plongée à La Restinga mémorable, entre arches de lave, mérous curieux et raies mobula au large.